Avis de Adam Craponne : "Il court, il court, le furet"
Thierry Sarmant avait donné, voici trois ans, un ouvrage sur Pierre le Grand qui règne en Russie alors que le Régent occupe la tête du royaume de France. Lorsque Louis XIV meurt en 1715, son héritier est le futur Louis XV alors âgé de cinq ans. C’est le fils du frère de Louis XIV qui obtient du Parlement d’être seul régent. Cette responsabilité, il l’exerce jusqu’à son décès en 1723.
Il semble que l’abbé Dubois, précepteur du prince d’Orléans, préférait une tête bien faite qu’une tête bien pleine et qu’il sut développer en conséquence la curioisité intellectuelle de son élève.
On apprend que le Régent, de son père, avait hérité du domaine de Saint-Cloud ; il habitait aussi au Palais royal. L’ouvrage étant largement illustré, on peut découvrir particulièrement diverses images de la façade, de l’intérieur et de l’extérieur du château.
Avant son accession au rôle de régent, il fréquente les milieux libertins donc mène une vie dissolue et combat lors de la Guerre de Succession d’Espagne. Un chapitre traite de ses trois premières années de gouvernance ; elles sont qualifiées de libérales. C’est la période où justement le tsar vient à Paris. La conspiration de Cellamare est un complot dirigé par le prince éponyme et l’épouse du duc de Maine (fils de Louis XIV et de Mme de Montespan) dans le but de démettre le duc d’Orléans de ses fonctions. Cette affaire précipita un conflit entre l’Espagne (gouvernée par Philippe V petit-fils de Louis XIV).
Dès cette époque, le Régent tombe dans la monarchie absolue. Ceci peut expliquer l’affaire Pontcallec qui voit des nobles bretons se réunir pour envisager le retour aux libertés bretonnes. Dans la capitale sévit la bande de Cartouche (auquel le Régent rend visite en prison) et Marseille est touchée par la peste. Le système financier proposait par Law se termine par une faillite, celui-ci fuit le royaume en décembre 1720. Les temps sont durs !
Soupers libertins et maîtresse du Régent sont évoqués. Le cardinal Dubois, ancien précepteur du Régent, se voit confier par lui l’éducation de Louis XV. Cet ecclésiastique est le principal ministre, se rapproche du pape afin d’obtenir le poste d’archevêque de Cambrai et être nommé cardinal. Il organisa le sacre de Louis XV en octobre 1722. Neuf mois plus tard il décède précédant dans la tombe le gérant de quelques mois. La chanson Il court, il court, le furet date des années du Régent, et a été présentée comme faisant allusion au cardinal Dubois mais il semble que ce n’était pas le cas. Thierry Sarmant présente, en fin d’ouvrage, les jugements contrastés portés sur le Régent.
Pour tous publics Beaucoup d'illustrations