Avis de Xirong : "Face à la peste de 1709 des édiles marseillaises aussi menteurs qu’un Xi Jiping face au corinavirus"
Le volume du Temps des amours de Marcel Pagnol proposait également un récit Les prestiférés qui, bien que très sérieusement avancé, n’avait pas reçu la patte finale de notre auteur provençal. Le héros de ce récit est Maître Pancrare ; c'est un médecin qui, donné de plus comme le marquis Malaussène, est présenté comme ayant été celui de Louis XIV au moment de son décès. Ceci relève de la fiction, car le dernier docteur du Roi Soleil s’appelait Guy-Crescent Fagon.
En effet l’action, comme il me semble ne pas avoir été précisé, démarre en 1719 année où le peste frappe à Marseille (et va d’ailleurs s’étendre à une partie de la Provence). Les habitants d’un petit quartier en hauteur arrivent, non sans mal, à s’isoler du reste de la cité, et en prenant des mesures, sous l’égide de Maître Pancrare, ne connaissent pas cette terrible maladie. Toutefois à un moment, il va leur falloir évacuer la cité phocéenne. Vers où et pour combien de temps ?
La fin de cette fiction est largement marquée par l’anticléricalisme de l’auteur, héritée toute droite de son père, un hussard noir de la République. En effet il est rappelé que Monseigneur Belsunce, évêque de Marseille, aurait d’abord salué l’arrivée de la peste, en disant que ce fléau ne toucherait que les brebis galeuses de la cité et épargnerait les bons chrétiens. D’autre part un curé est à l’origine de la fin tragique de cette petite société aux idées utopistes.
La postface est une réflexion sur les idées politiques de Marcel Pagnol, o en retiendra : « Et cette fin change tout ! On croyait jusqu'ici qu'il s'agissait d'une simple fable historique, on découvre à la fin que tout n'y était que prétexte à un véritable manifeste politique. Un nouveau contrat social qui voit l'éclosion d'une société alternative, un Etat naturel, peuplé de zadistes avant l'heure... Mais la peste soit de l’homme qui parviendra à réduire à néant cette tentative de se passer des secours de l’argent et de la religion, là où ce mal du diable lui-même y avait échoué ». Le graphisme surprend au départ mais il porte bientôt de façon éclatante les conséquences de la peste sur les Marseillais.
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https://theconversation.com/medieval-europes-waves-of-plague-also-required-an-economic-action-plan-136084
https://www.urban-fusions.fr/2020/04/19/en-1911-une-autre-epidemie-a-balaye-la-chine-cette-fois-le-monde-sest-reuni/
plume du clergé. Lors de l’épidémie de peste le 1720, Mgr de
Belsunce (1671-1755), évêque de Marseille, explique:
"C’est le Dieu terrible, le Dieu de justice, mais c’est en même
temps le Dieu de paix et de bonté qui nous châtie; qui ne nous
afflige que pour nous engager à retourner à Lui dans la sincérité
de nos cœurs; et qui, dans le temps même qu’il nous punit
tout à la fois en tant de différentes façons, n’oublie point ses
anciennes miséricordes".
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("Les religions face aux épidémies - De la Peste à la Covid-19", page 39)