Avis de Zaynab : "Louis XVI, sa femme et son cochon montent en ballon ; le roi est pompette, le cochon pète, Marie-Antoinette rouspète"
Princesse autrichienne, Marie-Antoinette l’est une bonne partie du récit. En effet elle commence son journal intime le 1er janvier 1769 et ce n’est que le 7 mai 1770 qu’elle arrive à Strasbourg et qu’elle n’est mariée que le 16 mai de la même année. En fait le récit se clôt au 1er janvier 1771, il aura donc couru sur deux années civiles pleines.
De ce fait les deux tiers du récit se déroulent à Vienne, et compte-tenu d’une quinzaine de pages autour du voyage (Bavière, Augsbourg, Wurtemberg, pays de Bade, Strasbourg et Compiègne sont signalés pour des étapes développées), les évènements à Versailles n’occupent que les pages 136 à 184.
N’est pas citée, la formule "AEIOU Alles Erdreich ist Oesterreich untertan" ou "Toute la terre est sujette à l'Autriche", par contre est évoqué, comme un des ressorts de la politique étrangère de l’Autriche, le fait de faire chez les Habsbourg des mariages qui permettent d’agrandir les possessions. L’hostilité de la Prusse à l’égard des Habsbourg est également bien mise en évidence. L’influence de Marie-Thérèse sur l’esprit avec lequel Marie-Antoinette voit la cour de France est esquissée, cette hostilité à la maîtresse du roi la du Barry en est une des conséquences :
« Mais (la du Barry) est si grossière, si vulgaire ! Maman n’approuverait pas que j’adresse la parole à une femme pareille » (page 157)
Est rendue par touches impressionnistes la complexité des relations durant les premières années entre Marie-Antoinette et le dauphin. Le goût pour la serrurerie du futur Louis XVI est rappelé :
« À ce moment précis, j’ai oublié ses boutons et ses yeux de myope. Je lui ai ensuite parlé des pièces privées qui sont reliées à mes appartements. Il était extrêmement surpris que personne ne m’en ait parlé.
"J’ai ma forge pour travailler sur mes serrures et échapper à la cour. Il faut absolument que vous ayez u endroit pour vous seule".» (page 152)
Le nombre de personnages, membre de la cour à Versailles ou acteurs de la politique étrangère de l’époque est conséquent mais reste raisonnable pour des jeunes. Le lecteur percevra très bien les raisons de cette alliance entre Autriche et France qui rompt trois siècles de rivalité (depuis la mort de Charles le Téméraire). D’autre part il approchera, à travers les pensées de l’héroïne, le poids de l’étiquette à Versailles.
Des pages documentaires traitent de la vie à Versailles et du devenir des époux royaux sous la Révolution. Les deux sont représentées lorsqu’ils étaient dauphin et dauphine.
Accessible jeunesse Peu d'illustrations
http://www.etudes-touloises.fr/archives/104/art3.pdf