Avis de VInce1576 : ""Jamais davantage qu'avec le règne de Louis XVI on éprouve la tentation de refaire l'Histoire, de rechercher à quel moment le bon tournant aurait dû être pris""
Après avoir lu l'excellente biographie d'Henri IV par Jean Christian Petitfils, je viens de terminer celle de son descendant Louis XVI.
Et une fois de plus, il s'agit d'une oeuvre magistrale, pédagogique, équilibrée et non hagiographique.
A travers cet ouvrage, Jean Christian PETITFILS démonte les clichés attachés à ce roi, célèbre d'avoir été exécuté. Qu'il s'agisse des clichés républicains ou de ceux royalistes.
Ainsi, j'ai découvert que la première partie du règne est largement positive : le pays était économiquement prospère et nullement touché par la famine. Louis XVI ayant à coeur de ne pas entraîner son peuple dans un conflit (à l'inverse de ses aieux) et il était très aimé et populaire.
Néanmoins il a commet des erreurs, en s'entourant de conseillers (Maurepas) recommandés par son père, mais trop attachés au système de la monarchie absolue. La première d'entre toutes, est d'avoir rappelé les Parlements, véritable contrepouvoir d'opposition.
Des erreurs de ce qui serait aujourd'hui appelé "communication" ont contribué à l'affaiblir (notamment l'affaire du collier de la reine) , conjuguées à des finances exsangues. Les luttes claniques autour de lui, adossées à son caractère versatile et taciturne l'ont rendu incapable de mener les réformes nécessaires, alors qu'il en était conscient.
Et finalement, dans une société à bout de souffle, alors que les bases de la société moderne s'étaient imposées, le roi n'a pas su s'appuyer sur le Tiers pour contourner le blocage du clergé et de la noblesse.
Finalement son exécution était prévisible car deux entités (l'Assemblée et le Roi) se voulaient représentantes de la Nation, c'était une de trop...
Je ne peux que recommander la lecture de cet ouvrage qui malgré son épaisseur (1200 pages), se lit très bien.
Ce qui m'a frappé (comme pour Marie Antoinette), c'est l'inéquité du procès de Louis XVI. Il a été privé de toutes les garanties proclamées par la Déclaration des Droits de l'Homme qu'il avait lui même "promulguée". Sa mort était scellée d'avance, il en avait bien conscience.
Il est terrible de voir la mise en place de l'engrenage qui va conduire à son exécution.
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