Les esclaves oubliés de Tromelin

Cet épisode historique, lié au commerce d'esclaves, est connu par toute la population des pays insulaires qui sont bordés par la partie occidentale de l'Océan indien. L'action se déroule dans l'île Tromelin, aujourd'hui toujours possession, française (même si l'état mauricien a émis des revendications sur celle-ci).

L'île Tromelin, n'est découverte qu'en 1722 par Jean Marie Briand de la Feuillée le capitaine de la "Diane " qui l'aperçoit mais n'y débarque pas, il l'appelle l'Isle de Sable. Cette minuscule île corallienne est située à environ cinq cent kilomètres à la fois à l’est de Madagascar et au nord de la Réunion. Elle est longue de 1,700 km et large de 700m de large, quasiment plate, elle a son sommet qui atteint presque 7m. En fait c'est un récif corallien en partie émergé. Aucun arbre n'est présent mais par contre on y trouve, en tant qu'arbuste, des veloutiers.  

31 juillet 1761, date à laquelle la flûte "l’Utile" s’y échoue, ce navire appartient à  la Compagnie Française des Indes Orientales parti d’Europe, rallie l’île de France (Ile Maurice) le 12 avril 1761. Son capitaine, Jean de La Fargue, est envoyé à Madagascar pour y acheter des vivres (riz et bœufs). Il lui a été demandé de ne pas ramener d’esclaves de cette grande île mais de la Fargue embarque clandestinement 160 esclaves malgaches qu’il entrepose dans la cale, les bénéfices de la vente auraient dû lui procurer une somme équivalente à douze années de traitement comme capitaine de "l’Utile".

Si les officiers de marine de cette fin de règne de Louis XV préfèrent se fier à la carte  de Manevillette, élaborée en 1753, Jean de La Fargue ne jure que par une plus ancienne datant de 1739.  Pour pouvoir transporter discrètement sa cargaison illégale, le bateau suit des routes inhabituelles.  Le cap imposé par le capitaine conduit le bateau vers  l’île de Sable, c'est-à-dire vers un récif coralien. Les esclaves devront attendre que la cale se disloque afin de pouvoir essayer de s'échapper.

L’ensemble des naufragés survivants, 122  Européens sur 143 et 88 noirs sur 160 découvrent  l’île.  L'organisation des opérations passe au premier lieutenant, Barthelemy Castellan du Vernet. Que vont-ils devenir ?

Le scénario fait alterner deux ou trois doubles-pages où on suit tantôt l'action qui se déroule entre 1761 et  1776 et tantôt les événements  au début du XXIe siècle liés à une mission archéologique sur l'île montée dans l'objectif d'une meilleure connaissance de la vie qu'ont pu mener les rescapés. Le Chevalier de Tromelin en venant chercher les derniers survivants et les enfants qui ont pu naître, laisse son nom à cette île.      

Le dessinateur a bien différencié le graphisme pour les deux époques style reportage et ambiance BD historique ; les proportions entre bulles et cartouches sont inversées, très nombreux sont les encadrés pour l'époque de nos jours et ils sont plus réduits pour le moment des faits historiques rapportés.