Avis de Xirong : "Et Louis XIV fit fondre sa vaisselle en or pour payer ses armées"
La famine de l’hiver 1709 va causer 600 000 décès, soit 3 % de la population de la France de l'époque. Le prix du blé a approximativement décuplé entre 1708 et 1710. Les finances du royaume, largement endettées par les débuts de la Guerre de succession d’Espagne commencée en 1701. En septembre 1709 à Malplaquet dans le Hainaut français, en infligeant de très lourdes pertes à l’ennemi Villars empêche une invasion de la France par le nord.
Le récit commence par donner quelques informations de ce type mais nous montre un homme victime de cannibalisme, le mécréant épargnant son cheval dont il compte faire usage pour faire griller la jambe du cavalier. L’homme qui commet ce crime est surnommé "le moine".
Loys Rohan surgit peu après, il connaissait Guillaume l’homme assassiné et ce dernier portait sur lui un message vraisemblablement destiné à connaître en quel lieu précis des côtes françaises (entre Rochefort et Nantes de façon vague) il serait possible de s’approvisionner avec du blé pris par un flibustier français (sans lettre de course) sur un bateau ennemi. L’explication de la chose nous vaut un feed-back à Versailles où Loys Rohan est reçu par deux ministres de Louis XIV et deux autres personnages dont Samuel Bernard un banquier demeuré protestant jusqu’à la Révocation de l’édit de Nantes qui finança le train de vie de l’état au début du XVIIIe siècle. Il est tout-à-fait exact qu’il fut amené à trafiquer avec les prises des corsaires français.
L’action se complexifie avec l’apparition en cette terre proche de La Rochelle (ville longtemps huguenote) d’un ancien chef camisard. Ce diptyque présente un récit où l’action succède à l’action, il est porté par le dessin réaliste et puissant de Philippe Xavier. La violence mise en scène dans ce froid glacial est quasiment magnifié et cet univers n’est pas sans rappeler celui mis en scène par "Le maître d’armes" de Xavier Dorison et Joël Parnotte, une BD sortie de manière quasi concomitante chez Dargaud.
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