Saint-Simon

Marc Hersant rappelle que Saint-Simon fait l’impasse sur sa généalogie alors qu’il se réclame du sang de Charlemagne. En fait la famille de Saint-Simon doit ses titres de duc et pair au fait que Claude de Saint-Simon fut un favori de Louis XIII. N’ayant pas eu de fils de sa première épouse,  Claude de Saint-Simon épouse à soixante-cinq ans Charlotte de l’Aubespine qui était de 36 ans sa cadette ; cette dernière était d’ailleurs cousine de Mme de Montespan. De cette union naquit en 1675 le futur mémorialiste Louis de Saint-Simon.

Il était venu à Versailles quelques fois avant d’être présenté au roi Louis XIV  fin 1691. Véritable Cassandre, Claude de Saint-Simon porte un jugement fort critique sur l’action de Louis XIV et sur la montée de la noblesse de robe dans la gestion des affaires de l’État. Du fait qu’il a bénéficié des souvenirs de son père et qu’il décède en 1755 c’est un regard sur les règnes de Louis XIII, Louis XIV et Louis XV qu’il a en sa possession.

Pour lui l’époque de Louis XIV est celle du despotisme et de la corruption ; il espérait qu’avec l’arrivée au pouvoir du duc de Bourgogne (petit-fils de Louis XIV) la haute noblesse retrouverait ses prérogatives et que les institutions se libéraliseraient. Ami du régent, il joua un petit rôle dans la politique étrangère de la France autour de 1715 à 1723.

Sans son regard grinçant sur la cour de Louis XIV, on n’aurait pu que difficilement gratter le vernis qui cachait les ressorts peu reluisants d’un règne largement encensé par les courtisans et les artistes pensionnés par le Roi-soleil. Stendhal et Proust rendirent hommage aux qualités de l’écriture du mémorialiste Louis de Saint-Simon.