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À La Rochelle entre sa foi et son roi

À La Rochelle entre sa foi et son roi
Ampelos.145 pages
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Avis de Adam Craponne : "Ne pas confondre deux Poitevins : monsieur des Lourdines, personnage fictif d’Alphonse de Châteaubriant, et monsieur de Loudrière, personnage historique chef protestant dans les années 1600"

Notons que l’ouvrage est préfacé par le pasteur Denis Vatinel, le conservateur du Musée régional d’histoire du protestantisme du Bois-Tiffrais, sur la commune de Monsireigne (actuellement à l'est du département de la Vendée).  Nombre de seigneurs du Haut-Poitou (comme ceux de Chouppes et ceux de Ternay) et du Bas-Poitou passèrent à la Réforme et forcèrent largement la main à leurs paysans pour rejoindre le temple et quitter l’église. Aujourd’hui, sur les trois départements issus du Poitou, il n’y a plus que dans le sud des Deux-Sèvres et quelques communes à la limite de ce département et de la Vendée que le protestantisme subsiste.

Laurent Blanchard, en achetant la chapelle du logis de l’Audrière (ou Loudrière dans le passé) à Saint-Mesmin découvre que non seulement elle a échappé à la destruction  car elle avait été utilisé comme grange mais que l’un de ses derniers propriétaires nobles fut René de Talensac dit monsieur de Loudière ayant pour seuls titres en rapport avec le Bas-Poitou ceux de baron de Mareuil et de Vieille Tour, châtelain de La Jaudonnière, seigneur de La Salière  (paroisse de Saint-Hilaire-des-Bois) et de la Bretonnière. Ceci ne l’empêchait pas d’ailleurs de posséder d’autres terres sans titre particulier comme à Montravers (dans le Bocage bressuirais) et tardivement à Mouchamps (où subsiste, de nos jours, une communauté protestante).

René de Talensac, dit Monsieur de Loudière, est présent, dans le camp des révoltés, au siège de La Rochelle de 1628. Né vers 1580, René de Talensac, dit monsieur de Loudrière, épouse Françoise de Coligny à Paris le 4 avril 1602, petite-fille de l’amiral de Coligny et nièce de Louise de Coligny, princesse d’Orange-Nassau. Cette dernière est la nièce par alliance du défunt Guillaume Ier d’Orange-Nassau ; ce dernier est mort en 1584, il est considéré comme le père de la patrie au Pays-Bas. Monsieur de Loudière est très souvent député aux assemblées générales protestantes qu’elles se tiennent dans l’Ouest (par exemple à Saumur en 1611 mais aussi à La Rochelle en 1620) ou dans des régions méridionales plus lointaines (Grenoble en 1615) ; par ailleurs il représente la noblesse de l’Aunis aux États généraux de 1614-1615.

Outre d’éclairer sur des aspects pu connus des années qui suivent la signature de l’édit de Nantes, l’ouvrage montre la chaos que subit la France dans la période où Marie de Médicis est régente. On relève entre autre le cas où des nobles protestants et des nobles catholiques mènent ensemble une révolte pour obtenir des avantages particuliers. En 1607, notre personnage est nommé sénéchal à la justice de La Rochelle (poste qu’il occupe exaxtement pendant vingt ans), en 1616 il est gouverneur de Fontenay-le-Comte.

Beaucoup d’informations sont à prendre, ainsi lit-on que Moncontour (en Poitou) fut le lieu de rassemblement de l’armée de Condé en 1615 ; on connaît plus ce village comme le lieu d’une bataille de 1569 qui vit les armées protestantes défaites. Par ailleurs il est rappelé que La Ravardière, un seigneur protestant, né à Berthegon (village entre Loudun et Châtellerault), tenta d’implanter une colonie française au Brésil. On apprécie les deux cartes géographiques proposées, les nombreuses illustrations (souvent des portraits) et un index des noms de personnes.        

 

Pour connaisseurs Beaucoup d'illustrations

Adam Craponne

Note globale :

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