Avis de Adam Craponne : "Orléans, Beaugency, Notre-Dame de Cléry, Vendôme, Vendôme !"
Les Vendômes sont les descendants des bâtards d’Henri IV avec Gabrielle d’Estrée, fille d’Antoine baron de Boulonnois, vicomte de Soissons et Bersy, marquis de Cœuvres. Antoine est lui-même le fils du comte Jean VIII de Bourbon-Vendôme et de sa maîtresse Philippote de Gournay.
Gabrielle d’Estrée a pour mère Françoise Babou de La Bourdaisière, devenue par mariage marquise de Couvres. Cette dernière collectionne les amants, comme la première épouse d’Henri IV ; toutefois les deux femmes se détestent.
Marguerite de Valois interpelle un jour la marquise de Couvres, en visite chez la reine mère : « tiens, voilà la garce du capitaine ! » ; à quoi Françoise Babou rétorque : « j’aime mieux l’être du capitaine que du général !». Ceci sous-entendant que Margot couchait avec tout le monde.
(tableau non présent dans ce livre)
"Gabrielle d'Estrées et une de ses sœurs" est un tableau d'un auteur inconnu qui a été largement reproduit dans des ouvrages historiques. Un grand rideau de soie rouge ouvert encadre deux jeunes femmes nues dans une baignoire remplie de vin ou du lait (connues pour leurs vertus rajeunissantes). Julienne d'Estrées pince le sein de sa sœur Gabrielle d'Estrées. Quand Henri IV décide en 1610 de placer ses enfants naturels juste après les Princes du sang, il signifie que, quoique bâtards (et donc exclus de la succession au trône) ils avaient aussi dans leur veine du sang royal, ces enfants illégitimes sont placés au-dessus de tous les autres nobles.
L’ouvrage "Les bâtards d’Henri IV : l’épopée des Vendômes" permet de suivre une lignée d’enfants illégitimes d’Henri IV jusqu’en 1727, date de la mort sans postérité de Philippe duc de Vendôme qui suit de seize ans celle de son frère aîné (également sans postérité). Le fait que l’on suive uniquement les mâles nous épargnent l’anecdote suivante. En janvier 1619, le duc d'Elbeuf épouse Catherine-Henriette de Bourbon, fille légitimée d’Henri IV et de Gabrielle d’Estrées. Louis XIII, alors âgé alors de 17 ans, est son demi-frère. Il met au lit les jeunes mariés, avec d’autres grands nobles, afin de porter témoignage du fait que le mariage est consommé. Toutefois, après le notable échec de sa nuit de noces, il décide rester pour en apprendre un peu plus ; il y « applaudit grandement en manifestant un plaisir particulier » rapporte un ambassadeur.
Jean-Paul Desprat revisite l’histoire de France entre les règnes de Louis XIII et l’âge de la majorité de Louis XV. Certes il y est souvent question d’intrigues de cour, mais aussi de conflits intérieurs où les enfants légitimes et illégitimes d’Henri IV sont du côté catholique et non dans le camp protestant (ce qui nous vaut d’ailleurs des explications lumineuses sur la Paix de Loudun). La politique étrangère n’est point absente et nous découvrons que la Crête est une possession vénitienne jusqu’en 1669 (mais restera turque jusqu’en 1898). Le petit-fils d’Henri IV, leduc de Beaufort comme grand-maître de la navigation, était arrivé avec une troupe en renfort, fut tué durant un assaut le 25 juin 1669. Son corps ne fut pas découvert sur le champ de bataille, aussi cette disparition donna lieu aux XVIIe et XVIIIe siècles à un certain nombre de légendes, dont l’une en fait le Masque de fer. Ce même personnage pour son rôle très actif de frondeur gagna comme surnom "Le roi des Halles".
Si on apprécie les deux arbres généalogiques, celui qui nous conduit aux derniers descendants mâles et celui conjoint des descendants d’Henri IV et des princes de Condé, on aurait aimé trouver un index des noms propres cités.
Pour connaisseurs Aucune illustration