Avis de Octave : "Si Chypre a coupé un bras à la thalassocratie vénitienne, Lépante n’a fait que couper la barbe aux Turcs"
Le sultan ottoman exprima l’idée contenue dans notre titre et il rajoutait qu’une brabe, à défaut d’un bras, cela repousse. Cervantes est aujourd’hui la personne la plus connue de celles qui participèrent à la bataille de Lépante et contrairement à ce que certains croient il n’y fut pas faut prisonnier, sa captivité se déroulant à Alger de 1575 à 1580.
En 1570 les Ottomans s’emparent de Chypre, jusqu’alors vénitienne. Le pape mobilise pour qu’une large coalition se monte afin d’éviter que les Turcs ne contrôlent l’ensemble de la Méditerranée. Le fer de lance est l’Espagne et à ses côtés on trouve évidemment Venise, le Pape et les Hospitaliers (qui deviennent les chevaliers de Malte), plus Gênes et la Savoie et quelques autres principautés italiennes ; bien entendu, la France traditionnel allié des Turcs depuis François Ier et en pleine guerre de religion (la bataille de Moncontour date de 1569) est absente de l’alliance. Le Portugal est également en dehors de la coalition.
L’ouvrage commence par expliquer les raisons de la perte de Chypre et dresse un portrait du nouveau pape Pie V et de l’amiral turc Euldj Ali (connu également comme Uluç Ali Paşa) naît en Calabre et capturé en 1535 alors qu’âgé de seize ans il désirait se rendre à Naples pour faire des études de théologie. C’est Juan d’Autriche, fils naturel de Charles-Quint, et prince espagnol qui commande la flotte catholique.
En orange, les territoires vénitiens (carte absente de l'ouvrage)
Une liste complète des navires chrétiens, avec leur capitaine, est dressée aux pages 62 à 69 ; on arrive à plus de 210 bateaux. Le nombre d’embarcations ottomanes est légèrement supérieur, c’est Ali Moezzin ou Ali Pacha qui commande l’ensemble de la flotte, Euldj Ali ne dirige que l’aile gauche. La bataille est ensuite racontée dans le détail ; les fameux tercios embarqués sur les galères prennent à l’abordage des bateaux ennemis et lorsque le navire du commandant ottoman est envahi par les ennemis, Ali Moezzin fait prisonnier et sa tête placée au bout du mât du navire principal espagnol, le moral des Turcs est en berne, toutefois l’amiral génois commet une faute que sait utiliser Euldj Ali si bien que le bilan des morts est lourd chez les chrétiens. L'artillerie, plus conséquente côté allié, semble également avoir joué un rôle non négligeable.
Si un grand danger a été écarté, les Turcs restent dans une certaine dynamique et en 1574 ils reprennent Tunis conquise en 1535 par Charles Quint et Chypre ne sera jamais réoccupée par les Vénitiens.
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