Avis de Zaynab : "Chauve qui peut!"
Si la représentation de la "ville nouvelle" de Richelieu aux confins de la Touraine et du Poitou nous avait charmé dans le tome précédent, ici c’est l’image de Nancy en cette fin du premier tiers du XVIIe siècle qui nous a séduite.
Le siège de Nancy court tout le mois de septembre 1633, aussi la date de l’action de ce récit est-elle facilement identifiable. Les raisons de cette aventure des troupes françaises sont très bien vulgarisées.
Si le scénario s’autorise des libertés autour de la calvitie de Louis XIII, ceci est péché véniel. Serait par contre péché mortel de faire traiter le peintre Jacques Callot traité d’indépendantiste lorrain. Rappelons qu’il refuse de réaliser une œuvre à la gloire de la prise de Nancy par les armées du roi de France. Déjà connu comme artiste, ce maître de l’eau-forte décline cette invitation en déclarant : « Je me couperais plutôt le pouce ! ». Apprenant ce refus, Louis XIII fit cette réflexion : « Monsieur de Lorraine est bien heureux d'avoir des sujets si fidèles et affectionnés ». Ceci n’est pas rapporté dans l’ouvrage mais vient à point nommé pour preuve qu’au XVIIe siècle, on est fidèle à un souverain et non pas à un pays (et encore moins à un duché qui est aux marges de deux espaces souverains le royaume de France et le Saint-Empire romain germanique).
Entre des scènes d’actions, des comiques de situation relancent l’intérêt. Ce sont les aventures de jeunesse de D’Artagnan qui nous sont contées là de façon très rocambolesque à partir du récit d’Alexandre Dumas qui lui-même était déjà teintée d’une bonne dose d’imagination. Ceci permet au jeune lecteur de se familiariser avec les personnages de ce roman. Il serait bon de rappeler qui est censé être qui dans la page 2 de couverture d’un prochain volume, d’autant que certains ont des identités dissimulées comme on le découvre une fois de plus.
Accessible jeunesse