Avis de Zaynab : "Molière il y a les trois coups qui sont frappés, Armande elle est grande"
Le journal intime d’Armande Béjart démarre le 3 juin 1658, elle a lors seize ans. L’ouvrage a le mérite de lever la calomnie qui faisait d’Armande la fille de Madeleine Béjart (âgée de plus de vingt-cinq ans qu’Armande) et de Molière, en fait Armande serait une enfant posthume.
Le récit commence lorsque Madeleine Béjart vient chercher à la campagne Armande qui était élevé jusqu’alors plutôt par des laboureurs (paysans aisés). L’ouvrage dit là une chose différente de ce que pensent les historiens. Vu sa culture acquise dans sa jeunesse, elle aurait passé ses quinze premières dans le Languedoc, chez une dame d’un rang distingué.
L’ouvrage se termine à la date du 20 août 1661 lorsque notre héroïne joue devant le roi "Les Fâcheux" mais chez le surintendant Fouquet à Vaux-le-Vicomte.
Entre temps nous aurons appris que les comédiens de la troupe de Molière, entre 1658 et 1661, jouèrent "Le Docteur Amoureux", "Les Précieuses ridicules", la tragédie "Dom Garcie de Navarre" et "L’École des maris".
Les pages documentaires, sont très bien rédigés et d’un grand intérêt historique. Elles disent que six mois plus tard le 20 février 1662 Armande épouse Molière et que quinze jours après la réception du roi à Vaux-le-Vicomte, c’est à Nantes que d’Artagnan arrête Fouquet, le luxe déployé par ce dernier a froissé l’orgueil du souverain.
Armande a seize ans. Quelques années auparavant, sa sœur Madeleine l'a fait entrer dans la troupe qu'elle a fondée avec Molière. La jeune fille raconte avec enthousiasme les représentations devant les seigneurs et les paysans, ses débuts sur scène, la rencontre avec Corneille. Mais Armande rêve de gloire et d'amour ! Elle voudrait tant que Molière la remarque et lui offre un vrai rôle. Justement, le comédien est en train d'écrire une nouvelle pièce, "Les Précieuses ridicules"
Christine Féret-Fleury réussit non seulement à décrire l’intime de son personnage, mais aussi à faire découvrir le monde des comédiens et approcher vie, mœurs et univers urbains ou ruraux de l’époque. Voici un extrait la pertinente description de la capitale au milieu du XVIIe siècle :
« Quelle ville étonnante que ce Paris où tant de gens vivent au coude à coude ! Je m'imaginais de larges avenues, de nobles perspectives, des palais, des jardins ; j'ai vu des rues étroites, boueuses et malodorantes, qui se terminent bien souvent en cul-de-sac. »
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