Avis de Patricia : "C’est le fils d’un habile médecin, et le mariage se fera dans quatre jours (Le Malade imaginaire)"
Le XVIIe siècle est appelé le Grand Siècle et une véritable révolution scientifique se produit en physique, chimie et astronomie. Or en matière de connaissances médicales, on en reste aujourd’hui à la caricature qu’en a fait Molière.
Dans l’avant-propos, l’auteur pointe une différence entre les enseignements de la faculté de médecine de Paris et celle de Montpellier, les premiers sont galénistes et conservateurs en de nombreuses pratiques alors que les seconds sont chimistes. La première partie retrace l’histoire de la médecine de l’Antiquité jusqu’à ce qu’il appelle la révolution médicale du XVIIe siècle. René Descartes est le premier a qui eu l’intuition de l’existence de terminaisons nerveuses reliant la peau et le cerveau. C’est au XVIIe siècle qu’ont eu lieu l’invention du microscope due en particulier à Antoine Van Leeuwenhoeck, la découverte de la circulation du sang formulée en 1628 par William Harvey, l’usage de nouveaux médicaments (comme le quinquina, l’ipéca, l’antimoine).
La seconde partie, intitulée "Le monde médical du Grand Siècle", est composée de six chapitres qui traitent de la formation des médecins, des doctrines médicales, des maladies et leurs traitements, de ceux qui sont considérés comme des auxiliaires des médecins (chirurgiens, sages-femmes, apothicaires), et ceux qui pratiquent la médecine sans avoir le titre de médecin tels certains ecclésiastiques ou charlatans (j’ajouterai les rebouteux et les herboristes), des hôpitaux, des cures thermales, et d’hygiène.
Le dernier volet aborde le mode de vie des médecins et l’image que l’on a d’eux (ce qui renvoie en particulier à Molière) mais aussi le rapport que le Roi-Soleil avec ses médecins et en prolongement à la découverte de médecins célèbres, à savoir Jean Bernier natif de Blois, Charles Delorme ayant vu le jour à Moulins (on lui devrait le masque à bec), François Guénault né à Gien qui fut médecin de la reine Anne d’Autriche, Nicolas Brayer venu de Château-Thierry, Jacques Bellay lui aussi né à Blois. Cette partie se clôt avec une réflexion sur la marche que constitue cette époque dans la construction d’une médecine moderne. On évoque là notamment Nicolas Lémery natif de Rouen à qui on doit des recherches en matière de chimie médicale. On apprécie que les annexes proposent des exemples de traitement. On resort assez ébahi par la large vision globalement offerte par cet ouvrage qui change radicalement la vision que pouvaient avoir les béotiens sur la médecine du Grand Siècle.
coup de coeur !Pour tous publics