Avis de Ernest : "Et pourtant elle tourne !"
Galilée est entré au panthéon des libres-penseurs, aux côtés de Giordano Bruno, du chevalier de La Barre et Jean Calas. Notons d’ailleurs que Jeanne d’Arc "trahie par son roi et brûlée par l’Église" y figurait aussi jusqu’en 1920, cette dernière en est sortie après être devenue sainte en 1920. Cet ouvrage d’Aimé Richardt se donne pour mission de relativiser les torts de Rome dans l’affaire Galilée qui est marquée en 1633 par l’abjuration de ses erreurs par l’intéressé en question.
Philosophie d’Aristote et astronomie de Ptolémée sont tout à fait compatibles avec la Bible, aussi l’Église s’y rallie. Dans l’avant-propos, l’auteur rappelle le texte d’abjuration de Galilée, dont voici un extrait : « après avoir reçu de ce Saint Office l’injonction d’abandonner absolument la fausse opinion que le Soleil est le centre du monde et immobile, et que la Terre n’est pas le centre du monde et immobile, et que la Terre n’est pas le centre et se meut, et la défense de tenir, de défendre et d’enseigner cette susdite fausse doctrine d’aucune manière, de vive voix et par écrit ».
C’est une véritable histoire des représentations en matière de l’astronomie, de l’Antiquité au XVIIe siècle, qu’Aimé Richardt dresse ici. Il propose notamment, page 157, un tableau qui pointe pour les diverses périodes en question les défenseurs de l’immobilité de la Terre et ceux qui sont partisans de mouvement de la Terre. Parmi ces derniers, on trouve notamment les pythagoriciens, Copernic et Kepler.
L’auteur montre combien Galilée a bénéficié d’une certaine bienveillance de certains cardinaux et papes. Toutefois en remettant en cause le contenu de certaines écritures et allant contre certaines vérités vérifiées proposées par les jésuites. Aurait-il subi les foudres du Saint-Office s’il avait présenté ses idées comme une hypothèse ? Notons que la condamnation de Galilée, pouvant l'amener au bûcher, est immédiatement commuée par le Pape en résidence surveillée.
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