Revendiquer les racines chrétiennes de l’Europe ou les nier ? Ce pseudo-débat, anachronique, revient régulièrement sur la scène médiatique. Alors que politiques et éditorialistes s’y écharpent, il serait bon de rappeler que le sujet relève avant tout du travail d’historien.
Jacques Le Goff, dans l’extrait ci-dessous, tiré de A la recherche du moyen-âge (2003), donne une clé de lecture.
Le passé est ce qu’il est, ni plus ni moins. Reconnaître l’influence de l’Eglise médiévale dans la société européenne ne veut pas dire vouloir la reconduire, encore moins la juger. Laissons aux historiens le travail de description de notre passé, et demandons à nos décideurs de réfléchir plutôt à l’avenir – il y a largement de quoi faire.