Avis de Zaynab : "Douze plus un égale treize et treize porte-t-il aussi malheur chez les Daï?"
On peut remercier les éditions Fei de faire connaître aux jeunes lecteurs la Chine et les Chinois, mais surtout dans cette collection d'apporter l'information que l'Empire du milieu est habité par des peuples différents de l'ethnie majoritaire des Han. Comme pour "Deux frères" des mêmes auteurs et toujours chez Fei, on reste dans la province du Yunnan mais on passe des BaÏs au Daïs. Deux pages, à la fin de l'ouvrage, sont là pour nous apprendre que ce peuple, sous des noms différents, habitent tant en Chine, qu'au Laos, Vietnam, Birmanie que Thaïlande. Tout ces groupes, vivant jamais très loin du Mékong, appartiennent à l'ensemble des peuples thaïs pratiquant un bouddhisme theravāda qui est bien différent du bouddhisme pratiqué par les Hans.
Pour "Douze princesses" on est d'ailleurs dans un univers essentiellement thaï, bien différent des décors chinois. Il y a peut-être un petit problème de traduction dans la phrase:
« La sorcière reconnut A-Lang, et supplia de l'épargner »
Il aurait été bon de proposer plutôt à notre avis:
« La sorcière devina à son regard qui était A-Lang, et supplia de l'épargner »
En fait on est là dans le type de conte où une méchante reine sévit face un roi qui est prêt à faire tout ce qu'elle demande. Ici ce n'est pas par le dos de la cuillère de la potion magique qu'elle agit, puisqu'elle impose de faire d'onze autres épouses du roi des énucléés et la clémence du roi impose que la douzième ne se retrouve que borgne. Avec en plus une jolie fin très écologique pour ce récit où le héros est un jeune garçon, on se trouve face à un très joli conte magnifiquement illustré.
Accessible jeunesse Beaucoup d'illustrations
Centre culturel de Chine à Paris