Avis de Zaynab : "Au lever du soleil, ma caravane a quitté Ormuz dans une cacophonie effroyable"
Le jeune Marco Polo est le narrateur et il tient son journal intime de mai 1269 où il réside encore à Venise jusqu’à septembre 1275 où il vient d’assister à une fête nocturne à la cour de Kubilaï qui l’été réside à Shangdou (ou上都 en pinyin shàngdū, connu aussi comme Xanadu), une cité aujourd’hui en ruines au nord de sa capitale d'hiver Pékin.
On est là au voyage aller (par terre à partir de Saint-Jean-d’Acre) pour notre héros alors âgé de quinze ans, toutefois sur la double-page où est représentée une carte de l’Europe et de l’Asie, on peut voir également le trajet retour de 1291 à 1295 (essentiellement par mer en passant par le détroit de Malacca).
Il s’agit pour Viviane Koenig de s’inspirer du récit Le devisement du monde écrit par Marco Polo lui-même mais en l’expurgeant de ses côtés fantastiques (reflet d’une pensée médiévale où l’occultisme et les animaux fabuleux avaient toute leur place). Par contre l’auteure a adapté des épisodes d’autres récits de voyageurs de l’époque médiévale pour nourrir son récit et a quelque peu brodé sur les personnages que Marco Polo rencontre.
Le livre évoque pour commencer Venise au XIIIème siècle et dit un mot autour de l’importance politique et religieuse du pape pour ces temps. On trouve une évocation de la Terre Sainte, de Mossoul, du Tigre et d’Ormouz avant la traversée de l’Asie centrale. On comprend ce que les marchands échangent entre l’Occident et l’Empire du milieu. Marco Polo est surpris par la découverte d’animaux comme le chameau et les objets en porcelaine, il survit à des dangers de toutes sortes rendant le récit ainsi captivant.
A travers la figure de Marco Polo, Viviane Koenig montre une époque où l’Europe rencontre la Chine. En suivant le personnage pendant environ six ans, cela lui donne de nombreuses occasions pour donner à voir et à comprendre cette époque. L’importance économique et politique de l’empire dominé par les Mongols (il va de la Mer Noire à la Mer Jaune jusqu’en 1294, date de décès de Koubilaï) est bien approchée :
« Je sais désormais que l’empire de Koubilaï, le Grand Kahn, se compose de quatre khanats dont celui de Chine, et qu’il s’étend du pays des Sarrazins au bout du monde ! » (page 110).
Accessible jeunesse Peu d'illustrations