Avis de Xirong : "Les Temps modernes de l’histoire chinoise"
Cette époque intéressera le lecteur potentiel dans la mesure où elle a été prétexte à certaines fictions occidentales ou chinoises au cinéma, dans des romans historiques ou des BD. En effet ce récit couvre notamment la période où la Chine devient progressivement une semi-colonie sous le poids des impérialistes, à la tête desquels se trouve celui des Anglais. Les Français ne sont pas absents et on pourra voir là https://www.youtube.com/watch?v=aGP_5adWbTY le récit très engagé de la bataille de Zhen Hai en 1885 où ne s’illustra pas l’amiral Prosper Courbet. Ces temps ont bien alimenté le nationalisme chinois actuel.
On n’a là que deux dynasties, à savoir celle des Ming et celle des Mandchous ; les deux couvrant chacune près de trois siècles. Le début de ce tome rappelle l'invasion des terribles Mongols qui feraient sombrer la Chine dans un repli culturel. Zhu Yuanzhang, un temps moine bouddhiste, était un chef d’une bande de rebelles aux Mongols qui s’étaient installés sur le trône impérial chinois. Par les mesures qu’il prit, une fois devenu chef de l’État, l'économie en revint à prospérer. Le récit fait l’impasse sur le côté paranoïaque du personnage à qui d’ailleurs a été comparé Mao pour cet aspect de la personnalité. Ajoutons encore personnellement que son système de surveillance de la population n’est pas sans rappeler celui en usage sous le président Xi Jinping.
Une vignette évoque les sept voyages de l’amiral Zheng He qui parcourut très largement la Mer de Chine méridionale et l’Océan indien (y compris la Mer rouge) de 1405 à 1433. Wang Yanming, principal penseur de l’École de l’esprit, tente de réformer l’administration dans un esprit néo-confucéen. Une crise monétaire est tentée en vain d’être jugulée par Zhang Juzheng. Vers 1600, la population chinoise est de cent cinquante millions d’habitants. La chute de la dynastie Ming, sous les coups de butoir des Mandchous, est facilitée par l’existence de nombreuses révoltes paysannes dues à un petit âge glaciaire et au coût d’une guerre entre la Chine et le Japon pour contrôler la Corée.
La dynastie Qing s’installe en 1644, elle impose le port discriminatoire de la natte aux gens de l’ethnie han majoritaire en Chine ; cela n’est pas bien expliqué page 70, peut-être du fait que l’on soit parti du texte anglais et non de l’original chinois pour arriver au texte français. Deux pages sont consacrées au fait que Taiwan résiste près d’un demi-siècle à l’emprise des Mandchous.
Les premiers contacts avec les navires européens permettent l’introduction de plantes d’origine américaine (dont le tabac et le maïs). On retient bien les règnes de l’empereur Qianlong qui est empereur de 1735 à 1796, abdiquant en février de cette année-là (il meurt trois ans après) et de son prédécesseur Yongzheng qui, surnommé "le Louis XIV chinois", est sur le trône de 1678 à 1735. La Chine au XVIIIe siècle voit l'apogée de l'empire sino-mandchou des Qing. Vers 1800, du fait de la prospérité économique, les Chinois sont trois cent millions mais alors l’empire est nettement plus vaste qu’aujourd’hui (entre autre toute la Mongolie et nombre de terres au-delà de l’Amour en font partie).
Sont largement développées les conséquences des traités inégaux, dont entre autre une première est le développement de Shanghai et une autre est l’apparition de révoltes touchant une large part du pays (Taiping et Boxers). Les dernières pages content les circonstances dans lesquelles se déclenche la Révolution de 1911 et la confiscation que tente d’en faire Yuan Shikai. Ce volume, sous-titré L’avènement de la Chine moderne : De la dynastie Ming à la dynastie Qing (1368-1912) est dans la même lignée que les précédents, le discours y est clairement exposé et joliment illustré.
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