L’ombre de Shanghai, 3 Une alliée redoutable

Dans le tome un nous avions appris dans quelles circonstances Feng avait sauvé la vie, quinze ans plus tôt (c’est-à-dire en 1915) à Max Cartier un homme d’affaires français installé à Shanghai. Cela avait valu à la jeune enfant dont il s’occupait de devenir la fille adoptive de M. et Mme Cartier. On apprend dans ce troisième tome quelle est la circonstance qui mit en relation Feng, devenu maintenant un vieillard avec la jeune héroïne chinoise Lila.

En fait le premier n’est pas le grand-père de la seconde et lui seul connaît l’origine des mystérieux pouvoirs de super-héros, de guérisseur et de presque immortalité qu’elle découvre en elle. Lila est alternativement une fragile jeune fille chinoise et une superwoman, mais toujours amoureuse de Gaspard Cartier avec qui elle a été élevé pendant une demi-douzaine d’années et a été séparée pendant autant de temps, car ce dernier avait dû rentrer en Europe pour des raisons de santé. Gaspard reste amoureux de sa pimbêche Clara von Herling mais a été séduit par la superwoman qui l’a tiré d’un mauvais pas au théâtre.

Comme à l’accoutumée, une double-page documentaire nous permet de mieux saisir ce que fut la concession française de Shanghai, que l’on surnomme "le Paris de l’Orient", qualificatif plus flatteur pour Shanghai que celui du  "Plus grand bordel du monde" également en usage alors. Si depuis "Tintin et le lotus bleu" le Shanghai de l’Entre-deux-guerres est un motif récurrent dans la BD francophone, il est ici revisité sous un angle original qui s’inspire tant des exploits des super-héros américains que de la culture traditionnelle chinoise touchant au fantastique.