Avis de Adam Craponne : "Confucius un autre Sauveur?"
On a là quatre-vingt pages avec une illustration, il s’agit la plupart du temps de gravures, réalisées par un Français du XVIIIe siècle, à partir d’un dessin chinois. La Mission jésuite en Chine a débuté en 1582 mais l’ordre a été dissous en 1773 (et d’ailleurs rétabli en 1814). Toutefois Henri-Léonard Bertin va poursuivre une correspondance entre les jésuites restés en Chine dont Joseph-Marie Amiot et des Chinois devenus chrétiens (en particulier Ko et Yang venus très jeunes en France durant l’année 1768) qui acceptent de les renseigner. Ceci afin de continuer à enrichir les connaissances de la Chine que pourront avoir les Français.
Joseph-Marie Amiot
Henri-Léonard Bertin (1720-1792), plusieurs fois ministre de Louis XV, est amené à s’occuper de la Compagnie des Indes. « Il souhaite que la France s’inspire du modèle chinois pour améliorer ses manufactures, son agriculture, son élevage et son commerce » (page 13). Il va donc financer la publication des Mémoires concernant l’Histoire, les Sciences, les Arts, les Mœurs, les Usages, etc. des Chinois ; de 1776 à 1761 paraissent ainsi quinze volumes alors que 1814 voit la sortie d’un dernier tome.
C’est le contenu des ces mémoires plus de documents iconographiques et de correspondances inédites que la chercheuse taïwanaise Chao Ying Lee s’attache à faire connaître ici. La France devient le pays qui développe la sinologie avant la lettre et un certain nombre d’avantages sont accordés aux Français qui mettent les pieds dans l’Empire du milieu. L'on sait que ls Européens ont alterner des sentiments de fascination et de répulsion vis-à-vis de la Chine, et il est intressant de voir ici quel a été le premier discours, se disant scientifique, tenu sur ce pays.
Pour connaisseurs Beaucoup d'illustrations