Avis de Zaynab : "Des mots et des maux"
Seï et Shigeru se lêvent très tôt pour aller admirer du haut d'un sommet le lac Yamagata.
« Tu sais, dit Shigeru, ce lac est un des endroits les plus paisibles au monde. Je suis sûr que si quelqu'un venait ici avec de mauvaises intentions, il les oublierait aussitôt. »
Seï, le plus jeune, trouve là une inspiration pour réussir ses calligraphies d'une exceptionnelle beauté. Shigeru est expert en origami qu'il crée avec ses mains agiles et ses créations semblent pleines de vie. Dans ce Japon médiéval, ils apprennent à leur retour du lac que, leur daimyô ayant décidé d'entrer en guerre avec le seigneur voisin, Shigeru (âgé de plus de seize ans) va devoir entrer dans l'armée. Ayant entendu parler d'une légende qui avance que celui, qui réussit à faire le pliage de mille grues, voit le vœu qu'il formule se réaliser, Shigeru se met au travail. Son frère décide de réaliser une magnifique calligraphie d'un mot "beauté" en un seul caractère, d'après ce que dit le texte.
Sur l'illustration c'est en deux caractères que nous découvrons un mot, sans en connaître le sens ; une chose est certaine en tout cas ce qui a été calligraphié dans l'illustration est radicalement différent de ce que montre le texte. Certes le texte parle de tests avec d'ailleurs le même papier et le même pinceau, et on peut faire des essais sur d'autres idéogrammes, mais ce n'est pas la meilleure solution ni pour réussir, ni pour développer les capacités d'observation du jeune lecteur.
Alors que la vision de cette calligraphie se traduit par des effets bénéfiques dans un premier temps auprès du daimyô, les partisans de la guerre réussissent à lui enlever l'idée de paix de la tête. Reprenant l'idée de calligraphie, mais avec un autre mot et d'autres outils, Seï va réussir à émouvoir son seigneur et ainsi éviter un conflit où son frère risquerait de pedre la vie.
Si l'idéogramme de la beauté fonctionne dans ce sens aussi bien en chinois qu'en japonais, par contre l'idéogramme pourquoi tracé par Sei n'est utilisé pour cette signification qu'en japonais. Dans la partie documentaire, six explications sont développées autour de faits culturels en rapport avec le récit, toutefois les idéogrammes sont présentés dans une taille si petite que cela ne présente strictement aucun intérêt pour le jeune lecteur, tant ils resteront inidentifiables. L'auteure écrit que : "la calligraphie japonaise a cela de fabuleux qu'elle superpose l'art au mot, ce qui double en quelque sorte sa puissance". Aucun effort n’est fait pour rendre ses principes compréhensibles et accessibles, ni connaître vraiment les outils utilisés pour la produire.
Les illustrations renvoient autant au style manga et qu’aux albums du Père Castor, les couleurs sont chatoyantes. Le texte est peu important globalement et en fin d'ouvrage des esquisses des personnages et des décors sont offertes.
Accessible jeunesse Beaucoup d'illustrations