Avis de Zaynab : "Dites 1533 et vous en resterez malade"
"L’or de Cajamalca" de Jacob Wassermann a connu une première publication à Vienne, en compagnie de deux autres récits en 1923 et une édition autonome en 1928. Son auteur propose là un récit historique pour les adultes, mais vu son sujet et sa relative brièveté le jeunesse germanophone se l’est vite approprié. En 1989 l’éditeur L’École des loisirs l’a édité en français et c’est cette version qui est republié par le même éditeur en 2015 avec cette fois le choix d’une couverture reproduisant un tableau de John Evertte Millais qui décrit Pizarro s’emparant de l’Inca. Aujourd’hui il est parfois étudié dans des classes de français de l’enseignement secondaire et la revue "L’École des lettres collège" dans ses numéros 4 et 5 de 2003 donne des pistes aux professeurs de français pour exploiter ce roman historique en classe. En 2008 des extraits de cette œuvre en ont été lus au musée du Quai Branly.
Le narrateur est Domingo de Soria Luce. Ce dernier est un compagnon de Francisco Pizarro et ce sont les derniers mois de la vie de l’Inca Atahualpa qui nous sont contés. Le choc des cultures est bien approché. Voici comment l’Inca s’exprime peut avant sa mort en août 1533.
« J'ai voulu pénétrer ce que vous rend si forts", poursuivit-il dans sa méditation, le front penché vers le sol. Je crois que j'y suis arrivé. Ce doit être l'or. Ce métal vous donne le courage de souiller toutes les choses et de vous les approprier. En les acquérant, vous vous souillez vous-même. L'or métamorphose votre âme. L'or est votre dieu, votre rédempteur, comme vous l'appelez. Celui qui en possède un morceau s'estime riche. Ne connaissant pas d'autre soleil, il croit le posséder. C'est là une chose que j'ai parfaitement comprise à présent. Vous me faites pitié, êtres des ténèbres! ».
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