Avis de Alexandre : "Le Gabon tombe dans l’escarcelle française"
L’ouvrage est sous-titré Aux origines de la colonisation française du Gabon (1839-1862). En 1839, un chef d’un groupe de villages, dans l’estuaire du Gabon, signe une convention autorisant les Français à utiliser une partie côtière de son territoire. En 1862 un autre traité ouvre à ces derniers l’accès à la rivière Ogooué qui permet de remonter vers les terres de l’intérieur, ce que ne manquera pas de faire Brazza en 1874. Voici la signification des deux dates butoirs.
On avait là des sociétés esclavagistes où les amendes s’énonçaient en nombre d’esclaves à fournir (page 29), toutefois il a la possibilité de régler en fournissant par l’ivoire ou le bois d’ébène le prix équivalent au nombre d’esclaves équivalent.
Certes la traite des esclaves, c’est-à-dire le transport des esclaves, était interdit depuis 1815 (décision du Congrès de Vienne) mais des Portugais, des Américains et des Français (dont les Dobrée à Nantes) faisaient plus ou moins clandestinement ce commerce. D’ailleurs un accord de 1817, autorisait les bateaux portugais à un approvisionnement en main d’œuvre servile au sud de l’équateur, qui passait justement (à peu de chose près) sur le golfe du Gabon.
L’auteur nous fournit le prix d’un esclave en équivalent de marchandises. Il estime que de l’estuaire du Gabon, sont partis plus de 3 000 esclaves entre 1820 et 1850. Des bateaux français (échoués ou pas) avaient été pillés dans la seconde partie des années 1830, aussi le gouvernement français décida-t-il d’une expédition punitive.
La France va installer un poste fortifié quelques temps plus tard en 1844 et un nouveau traité est signé l’année suivante. L’auteur interroge sur le contenu des accords signés et ce que les chefs indigènes mettaient derrière. Quelles furent les conséquences de la présence française sur le commerce des esclaves ? Qui tira vraiment profit chez les commerçants européens de ce progressif contrôle de la région ? Y-eut-il une pause dans ces prémices de colonisation ?
Pour connaisseurs Peu d'illustrations