Avis de Xirong : "Sainte Ursule patronne de Cologne … l'histoire se termine en eau de boudin"
Ralf Konig revisite le récit de la vie de Sainte Ursule qui fut martyr, cette histoire fut mise en forme dans La légende dorée de Jacques de Voragine. Une expédition de Huns en 383 aurait massacré onze vierges martyres non loin des murs de la ville romaine de Cologne mais une mauvaise connaissance du latin fit comprendre qu’il était question de 11 000 victimes.
Une princesse bretonne (comprendre de la région de l’actuel sud de l’Angleterre) sur le chemin de la ville éternelle vit son bateau déporté, par une tempête, vers l’embouchure du Rhin. Ceci amène l’expédition à remonter le grand fleuve et à faire une mauvaise rencontre avec les barbares ayant pour chef Attila. Dans le récit de sa BD, Ralf König choisit de faire revenir Ursule d’un pèlerinage à Rome lorsque se produit son arrivée à Cologne. Si l'essentiel de l'action se passe bien à la fin du IVe siècle (conformément à la fable), l'auteur nous projette pour quelques pages en 1106 époque où l'on venait de découvrir des os qui devinrent reliques; l'usage de ces dernières est largement moqué par Ralf König.
L’auteur est fidèle à ces thèmes habituels et en particulier à son humour autour de la communauté homosexuelle (avec ici entre autre un clin d’œil au carnaval gay de Cologne qui se déroule le premier week-end de juillet). Il se permet de faire du pape Cyriaque un Breton dépravé, précisons qu’aucun souverain pontife ne porte ce nom ; par contre on a de très nombreux saints portant ce nom (dont beaucoup ont vécu en Europe orientale) et notamment Saint Cyriaque de Trèves (mort en 303). La façon de présenter nonnes et moines pourrait choquer les catholiques qui ne goûtent pas à un humour pernicieux à l’encontre de la religion. Le dessin de Ralf König est très proche de celui des dessinateurs de presse.
Pour connaisseurs Beaucoup d'illustrations