Avis de Grégoire : "Alésia ... et les archéologues qui la font vivre"
On commence par rappeler le contexte : Rome, la Gaule. La guerre des gaules, preuve que César fut non seulement un génie militaire mais aussi un grand écrivain, et qu'il avait conscience de l'impact historique de sa carrière extraordinaire.
Vercingétorix, personnage dont on connait finalement peu de chose, vient d'une famille noble arverne. Probablement admirateur des grands stratèges romains, il imitera souvent leur tactique, mais sera victime de la division des peuples celtes qui peuplent à l'époque la Gaule, et qui s'oppose à la rigueur et à la discipline sans faille de l'armée romaine.
La bataille est décrite assez sommairement, ce qu'on pourra regretter. On comprends néanmoins les stratégies choisies, les dilemnes de chacun des adversaires et le pourquoi de l'issue finale. Les guerriers germains (cavalerie en particulier) alliés à César seront décisifs, mais Vercingétorix commet aussi une erreur notamment en faisant sortir toute sa cavalerie sans possibilité de pouvoir les faire rentrer en urgence tant les portes de la citadelle étaient peu larges.
La seconde moitié du livre est consacré à l'histoire des recherches autour d'Alésia. Napoléon III se passionnait pour l'antiquité et contribua beaucoup aux connaissances que l'on a de cet endroit. Contrairement à ce qui est écrit sur la 4e de couverture, le sujet de l'emplacement de la bataille ne fait plus débat depuis plusieurs décennies - d'après l'auteur en tout cas. Ce dernier expose les arguments en faveur d'Alise Ste Reine, et les arguments contre les sites concurrents, en particulier Alaise, dans le Doubs, qui un temps fit douter historiens et archéologues. Puis, sont racontés les différentes fouilles, objets retrouvés, comités en charge des travaux, obstacles et difficultés. Une statue de Vercingétorix fut élevée vers 1870, symbole de fierté nationale en période de guerre franco-prussienne.
Enfin, J.L. Voisin consacre deux chapitres au village d'Alise Ste Reine après Alésia : petite bourgade qui eut des époques d'oubli et d'autres plus fastes. Ste Reine, martyre chrétienne qui pourrait figurer parmi les plus anciennes des Gaules (IIIe s ?), est encore célébrée aujourd'hui, avec un culte particulièrement actif au XVIIe siècle. De nombreuses ruines retrouvées en haut du Mont-Auxois témoignent en tout cas d'une activité presque continue de l'antiquité aux mérovingiens.
En conclusion, un mini-guide touristique : que visiter à Alésia ou dans les environs ? Quelques idées bienvenues, en particulier le nouveau muséoparc dont l'auteur a collaboré à la mise en place.
Un ouvrage court, grand public, qui décevra ceux qui s'attendent à une description précise et fouillée de la bataille, mais qui ravira les amateurs d'archéologie et ceux qui aiment connaître l'histoire de la découverte d'un site.
Note globale :
Par Grégoire - 52 avis déposés - lecteur/trice régulier/ère
dimanche 21 décembre 2014
https://www.sciencesetavenir.fr/archeo-paleo/archeologie/les-gaulois-buvaient-ils-du-vin-au-cannabis_123048