Avis de Zaynab : "Boadicée, si reine des Icènes"
On apprécie que cet ouvrage offre trois pages sur les dieux et déesses romaine, autant sur des mots propre à la civilisation celte ou romaine (comme "cervoise" ou "torque") et une double-page présentant la carte des actuels espaces de l’Angleterre et du Pays de Galles sous le nom approprié de "Bretagne : province romaine". Grâce à l’indication d’une bonne demi-douzaine de peuples et de cinq cités romaines, on suit aisément les déplacements de l’action.
Peu d’ouvrages d’histoire en langue française évoquent Boadicée, reine des Icènes (ou Iceni) en 60 après Jésus-Christ, une femme héros national pour l’Angleterre car on peut considérer qu’elle est une Jeanne d’Arc du temps de l’occupation romaine de ce pays. Sa statue de bronze est située en face du Parlement de Londres. Les Icènes sont un peuple qui vit autour de l’actuelle ville de Norwich dans le Suffolk. Si dans sa révolte elle trouve un appui les Tribonantes qui peuplent la région méridionale à celle du peuple de son mari, c’est parce qu’elle en est issue et non pas comme le présente "La reine de vengeance" de Christophe Lambert.
En fait l’origine du conflit entre les Icènes et les Romains vient d’une question de droit car les Romains jugèrent qu’en tant que roi client, Prasutagas roi de ce peuple celte ne pouvait laisser la moindre part de sa fortune personnelle à d’autres que l’empire romain. Les Romains refusèrent le contenu du testament de Prasutagas et envoyèrent une expédition punitive qui pillèrent le lieu de résidence de Boadicée, forcèrent Boadicée de s’habiller en haillons et violèrent ses filles. Dans la culture celte l’engagement des femmes dans des combats n’était pas exceptionnel.
Derrière cette guerrière rousse plusieurs peuples celtes se révoltèrent, Suétone fut envoyé par Néron pour mettre fin aux troubles. D’après les historiens romains (mais quelle faillibilité faut-il leur accorder) les troupes de Boadicée ne massacrèrent pas que des soldats romains mais aussi nombre de Celtes résidant des les villes romaines prises par elle. Acceptant une bataille rangée, elle vit ses troupes décimées dans un premier temps par les javelots romains et dans un second temps par le glaive, gênés par la présence de leur famille dans des chariots les Celtes ne purent manœuvrer. Boadicée s’échappa du champ de bataille pour se donner la mort.
Christophe Lambert dans "La reine de la vengeance" fait intervenir une rivalité entre deux dieux romains Minerve (l’Athéna des Grecs) et Mars, chacun soutenant son poulain en le dotant d’attributs magiques. Logiquement Minerve soutient Boadicée et Mars le chef romain. L’ouvrage situe bien la période qui voit dans d’autres parties du monde romain le développement du christianisme (sa nouveauté est l’objet des sarcasmes des dieux romains page 15). "La reine de la vengeance" est un roman historique avec une pointe de fantastique, sa lecture devrait passionner collégiens et collégiennes.
Accessible jeunesse Peu d'illustrations
https://www.geo.fr/histoire/cette-colline-fortifiee-dans-laberdeenshire-est-lun-des-plus-grands-edifices-pictes-jamais-decouverts-en-ecosse-200689