Avis de Xirong : "La Première Guerre punique ou la conquête romaine de la Sicile"
Si le IVe siècle avant Jésus-Christ est marqué par la construction de l’empire d’Alexandre (qui décède en 323), le siècle suivant reste entre autre dans les mémoires pour l’expression de "victoire à la Pyrrhus". Pyrrhus est d’ailleurs un neveu d’Alexandre le Grand et régnait sur l’Épire et la Macédoine, il mourut en 272. Ce IIIe siècle avant Jésus-Christ était également celui de la Première Guerre punique (qui se déroule de 264 à 241) et celui de la Deuxième Guerre punique (qui occupe la période de 218 à 201). Les Romains d’ailleurs accusèrent Carthage, en dépit d’un traité de défense mutuelle contre les ambitions de Pyrrhus, de traiter avec Pyrrhus en 277 afin qu’il quitte la Sicile sans avoir subi des pertes importantes.
Les combats durant ce conflit eurent lieu en Afrique du nord, en Sardaigne et en Sicile et c’est justement le contrôle de cette dernière île qui est à l’origine de cette guerre. Même si les historiens grecs de Sicile Diodore (né vers 90 avant Jésus-Christ) et Philinos d’Agrigente (contemporain du conflit) sont favorables aux Puniques, le problème est qu’un ne connaît que des citations du travail du second et que les seules autres sources sont romaines (d’ailleurs postérieures de quelques années ou siècles, sauf l’épopée du témoin Naevius).
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Dans le chapitre trois, il est fait une comparaison extrêmement intéressante sur les formes que prenaient alors l’impérialisme romain et l’impérialisme carthaginois. On peut considérer que c’est à partir de ce conflit que Rome peut aussi compter sur une flotte pour mener victorieusement une guerre et envisager de sortir de la partie continentale de l'Italie pour partir à la conquête d'espaces qui lui sont culturellement très différents.
Par ailleurs Carthage vaincue doit faire face à une révolte de ses mercenaires qu’elle n’a pu payer à hauteur de ce qu’ils attendaient et elle voit des villes proches comme Utique et Bizerte s’opposer à elle. Les vers qui détruiront Carthage sont donc déjà dans leur fruit et la corruption vient s’y ajouter. Faute de s’attaquer à ces problèmes, la cité punique court inexorablement à sa perte. On apprécie les nombreuses cartes des espaces évoqués même si elles sont de taille réduite et l’index des noms de personnes et de lieux. Notre titre fait allusion à une phrase d’Hamilcar au sujet de certaines conditions du traité de paix que Rome imposa à Carthage à l’issue de la Première Guerre punique.
Pour connaisseurs Quelques illustrations