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Rome, la fin d'un empire: De Caracalla à Théodoric 212-fin du Ve siècle

Rome, la fin d'un empire: De Caracalla à Théodoric 212-fin du Ve siècle
Belin688 pages
1 critique de lecteur

Avis de Adam Craponne : "Un ouvrage de référence qui révise la vision habituelle de l’Antiquité tardive"

La nature de cet ouvrage ne tient pas qu’à la richesse en quantité, qualité et diversité de ses illustrations, mais cette dernière y contribue largement. Citons parmi la centaine d’images, toutes de bonne taille (parfois même sur une double-page) et toujours largement commentées : un bronze montrant Mithra tuant un taureau, l’axe des invasions gothiques autour de 250, la nécropole achémide (avec des reliefs sassanides) de Bishapour, les territoires respectifs des tétrarques au début du IVe siècle, un détail de l’arc de Constantin à Rome, le trajet des campagnes de Constance en Orient, le colosse de Barletta, un autel taurobolique du IVe siècle, le parcours de Julien vers l’empire sassanide, la mosaïque de la villa impériale de Mediana dans l’actuelle Serbie, la porte Nigra de Trèves, une pièce de monnaie montrant Valentin et Valens, un bois sculpté vers l’an 400 représentant le siège d’une ville romaine par les barbares, le plan de Constantinople au Ve siècle, la fresque de Raffaello Sanzio au Vatican montrant la rencontre d’Attila avec le pape Léon le Grand, la statue d’ivoire de l’impératrice Adriane, la carte des royaumes barbares pour la fin du Ve siècle, le mausolée de Galla Placida à Ravenne (extérieur et intérieur).    

 

Si une des dates extrêmes est précise et clairement identifiable (212 est l’année où l'empereur Caracalla confère par édit la citoyenneté romaine à tous les habitants libres de l'Empire), l’autre est volontairement plus floue puisqu’il s’agit de la fin du Ve siècle. En effet les évènements étudiés ne se bornent pas à la déposition de Romulus en 476 mais vont jusqu’à la reconnaissance en 497 de Théodoric comme roi d’Italie. Ce dernier fut d’ailleurs élevé comme un Romain pendant 10 ans (de 8 à 18 ans) à Constantinople, et devient roi des Ostrogoths en 474 à la suite de son père. L’historien Jordanès écrit qu’en cette fin des années 490 « Théodore quitta sa tenue d’homme privé et les vêtements de sa race et revêtit l’illustre manteau royal, puisqu’il était maintenant le roi des Goths et des Romains » (page 621). Théodoric meurt en 526, soit quinze ans après Clovis, né en 466, qui remporte en 496 la victoire de Tolbiac sur les Alamans.  

 

On apprécie les focalisations dans des encadrés, comme celle du malheur des Espagnes en 297 raconté par Hydace, la famine de 370 en Phrygie par le novatien Socrate de Constantinople, la vision de l’empereur Julien l’Apostat par l’historien arménien chrétien Moïse Khorène, un texte satirique du même Julien sur le port de la barbe où se lit son attachement à la culture grecque, le contenu d’un parchemin évoquant Ulfila évêque homéen des Goths mort en 383, le récit de la bataille du pont Milvius en 312 par Lactance, les conséquences de l’édit de 249 réprimant le christianisme par Eusèbe et Cyprien de Carthage.

 

Aux onze chapitres se succédant périodes après périodes, eux-mêmes divisés en plusieurs points, à l’introduction et à la conclusion, il faut ajouter une partie nommée l’atelier de l’historien où sont posées des questions transversales du point chronologique comme la progression du christianisme ou la présence des barbares. On goûte également aux indes des noms de lieux et de personnes.

 

Pour connaisseurs Beaucoup d'illustrations

Adam Craponne

Note globale :

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