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Néron : mystère de l’histoire

Néron : mystère de l’histoire
L’Harmattan 116 pages
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Avis de Adam Craponne : "Mystère et boules de Rome"

Il s’agit d’une pièce de théâtre qui entend bien prendre le contre-pied de l’opinion que l’on sait faite de Néron. En fait en son temps, il jouissait d’une grande popularité auprès du peuple si bien qu’après sa mort  naquit le mythe du retour de Néron. Caché chez les Parthes, il devait réapparaître à la tête d'une armée pour rentrer victorieux à Rome afin de rendre sa splendeur à l’Empire. L’on sait que les historiens romains Suétone et Tacite étaient à la fois prisonniers de ressentiments de leur propre famille vis-à-vis de Néron et qu’ils reprirent, sans aucun filtre critique, bien de mauvaises actions attribuées à tort à Néron (comme l’incendie de Rome ou la mort de Britannicus).  

Notons que "La Mort de Néron" est une pièce de théâtre écrite par Félicien Marceau en 1956 et que "Actée, ou la princesse barbare" de Lawrence Durrel, est une tragédie dont l’héroïne Actée (ou Acté) est une princesse scythe esclave de Néron à Rome. Ceci pour les productions récentes, en fait Néron apparaît dans de nombreuses pièces de théâtre, comme on peut le découvrir ici http://www.mediterranees.net/histoire_romaine/empereurs_1siecle/neron/index.html

André Dunes met en scène Néron, Agrippine, Acté, Poppée l’épouse de Néron, Sénèque et divers personnages ayant des responsabilités dans l’administration (comme deux préfets du prétoire successifs). Au début de la pièce, c’est un vrai programme de réformes qu’expose Néron :

« J’y ai pensé. Puisqu’il est opportun de toujours commencer par de bonnes nouvelles, nous allons proclamer la baisse des impôts. Ce n’est pas inédit, on l’a déjà promis, pensez-vous. Cette fois ce sera effectif, suivi de résultats. Je supprime les publicains, fermiers généraux sans scrupules, coupable d’un forfait d’impôt, qui en perçoivent le double à leur seul bénéfice. Je les remplace par de petits fonctionnaires, moins chers et plus nombreux. En tarissant les récompenses rémunérant la délation ; disparaît le fléau de ces dénonciations à la suite de quoi tant d’innocents périssent. La justice régnera mieux ainsi. Les confiscations seront exceptionnelles ».  (page 13)

L’on voit qu’en voulant mettre à portée sa vision de Néron, l’auteur a quelque peu tendance à coller aux représentations mentales de nos contemporains plutôt que d’essayer de faire approcher celles des Romains.

André Dunes fait dire à Néron que n’ayant pu être le modèle d’empereur qu’il entendait être, il va avant de mourir contribuer à se faire passer comme le plus mauvais, afin d’être vite oublié, restant par là fidèle au non-conformisme dont il s’était toujours réclamé.  (page 115)

Cette pièce permet d’inciter à poser un regard nouveau sur Néron et nul doute qu’en la lisant ou en l’écoutant on aura envie de lire ce que les historiens du XXIe siècle disent de lui.  

Pour tous publics Aucune illustration

Adam Craponne

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