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Vie de Jude, frère de Jésus

Vie de Jude, frère de Jésus
Albin Michel396 pages
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Avis de Benjamin : "Jamais Seigneur n’aurait choisi de naître d’une Vierge, s’il avait jugé (…) qu’elle souillerait par la semence d’une union humaine ce lieu d’où naîtrait le corps du Sauveur"

Notre titre est tiré d’une phrase de Sirice de Rome, pape de 384 à 399. D’après l’historien du christianisme Régis Burnet, il existe une lettre de saint Jérôme, écrite après son "Sur la vie perpétuelle de la bienheureuse Vierge Marie contre Helvidius", où il laisse échapper que Jacques est le frère de Jésus. Or c’est saint Jérôme, à la fin du IVe siècle, qui lança l’idée qu’en Orient on appelle frère un peu tout le monde ; ceci pour défendre la triple virginité de Marie sur laquelle l’Église s’appuie pour réfuter que Jésus n’est pas fils de Dieu. De plus la confusion entre frère et cousin, qui peut exister en araméen implique que les Évangiles n’auraient pas une version originale en grec.

Jude est présenté brièvement comme un frère de Jésus, comme trois autres personnes, dans le plus ancien des Évangile, celui de Marc, mais aussi celui de Matthieu. Pour les orthodoxes, Jude serait un fils de Joseph, mais sa mère ne serait pas Marie, il serait demi-frère de Jésus.

Françoise Chandernagor imagine que dans les années 1950, on retrouve un manuscrit "La vie de Jude" rédigé en langue copte datant des environs de l’an 400 et qu’il reprendrait le contenu d’un texte original en grec du dernier quart du Premier siècle. Dans une partie documentaire en fin d’ouvrage, où on apprécie la présence de deux cartes géographiques (l’une montrant bien les emplacements des tétrarchies) et une généalogie des descendants d’Hérode le Grand), Françoise Chandernagor pose en particulier le devenir des juifs convertis au christianisme. Elle s’intéresse pour cela aux ébionites, ces probables représentants de la lignée des frères de Jésus étaient rejetés par les juifs et les chrétiens. Saint Jérôme (encore lui) disait qu’ «ils veulent être à la fois juifs et chrétiens, et ils ne sont ni l’un ni l’autre » (page 388).

 Dans l’ouvrage "Vie de Jude, frère de Jésus" c’est Jude qui est le narrateur :

«  Moi Jude, fils de Joseph bar-Jacob de la tribu de Juda, étant aujourd’hui avancé en âge, j’ai écrit ce que mes yeux ont vu accomplir dans la Galilée et dans Jérusalem du temps où Jésus, mon frère premier-né, annonçait le royaume de Dieu aux enfants d’Israël ».  (page 11)

Il nous donne une vision originale des faits et gestes de Jésus et des tensions que cela suscite dans sa famille ; cependant le supplice de la croix ayant lieu à la page 140 (soit au quatre dixième du récit), on a le plaisir de voir quelle aurait pu être la façon dont se serait développé le christianisme autour de Jude. Une des nombreuses pistes parallèles comme le conclut le récit. Ainsi voit-on Jude découvrir, vers 70 après Jésus-Christ et à sa grande surprise, de ses propres yeux l’Évangile selon Saint-Marc rédigé, selon Jude, sur la foi d’un témoin d’une partie des actions de Jésus.

« Cependant la plupart des paroles que Marcus citait n’avaient été placées ni en leur lieu ni en leur temps, elles étaient mal cousues ensemble, et ce chrétien romain, qui ne connaissait pas la terre d’Israël et n’était guère instruit du détail de nos usages, les entourait de circonstances fausses et de noms erronés ». (page 345)   

Pour connaisseurs Quelques illustrations

Benjamin

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