Alors que l’expression "Guerres puniques" et le mot d’ordre "Il faut détruire Carthage" (attribué à Caton l'Ancien) sont connus de tous, on n’a général que peu d’information sur la civilisation punique. Les légions romaines du général Scipion Émilien, après trois années de siège, avaient pris d’assaut Carthage en 146 avant Jésus-Christ.
De cet empire marchand d’origine phénicienne, Khaled Melliti nous dit qu’il fut largement influencé par la culture grecque et d’ailleurs d’abord avec la légende de la fondation de Carthage par Elyssa (ou la reine Didon). Cette dernière obtient, de la part des Numides, des terres pour établir sa colonie par un accord qui en prévoyait: « autant qu'il en pourrait tenir dans la peau d'un bœuf ». Elle choisit alors de faire découper une peau de bœuf en très fines lanières extrêmement fines qui bout à bout prenaient la forme d’un arc d’un demi-cercle dont les deux extrémités touchaient la côte. Selon la légende ce furent les premières limites de Carthage. D’ailleurs, se sentant menacée par Rome, elle va tenter dans ses derniers temps de s’allier avec des cités grecques.
(Cette image n'est pas dans l'ouvrage)
Les archéologues estiment que la fondation de Carthage remonte au IXème siècle avant Jésus-Christ. Si Carthage sut ben gérer sa puissance commerciale, par contre du fait de l’égoïsme de sa classe dirigeante de marchands, à la masse du peuple qui gravitait autour de la cité elle ne voulut accorder qu’une portion congrue des richesses (de profondes réformes, lancées à la fin du IVe siècle avant Jésus-Christ, ne sont pas poursuivies). De plus engager des mercenaires et ne pas les payer en fonction de ce qu'ils attendent est potentiellement dangereux. Par ailleurs ses relations avec les Numides et sa modeste rivale proche Utique restent conflictuelles.
On est par ailleurs surpris d’apprendre que la langue punique, sorte de créole de phénicien et de berbère subsista au-delà de la conquête arabe et vu les parentés entre le phénicien et l’arabe facilita l’assimilation de l’arabe par les populations de l’ancienne Ifriqiya. Le substrat punique dans le dialecte arabe tunisien et le maltais dépasse la moitié et explique en partie les divergences syntaxiques qui existent avec l’arabe littéraire.