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Jeune et citoyen à Talmont-Saint-Hilaire

Jeune et citoyen à Talmont-Saint-Hilaire
Signe48 pages
1 critique de lecteur

Avis de Xirong : "Le civisme, c'est quoi ?"

Les éditions Signe, basées à Strasbourg, sont un éditeur spécialisé dans le livre religieux et l'ouvrage historique. Sous la houlette de l’historienne Marie-Thérèse Fischer, autour des années 2010, Signe avait publié une excellente histoire en bandes dessinées de l’Alsace. Jeune et citoyen à Talmont-Saint-Hilaire est sous-titré Le grand jeu du civisme. Corbeyran est un scénariste très connu et Alain Paillou a déjà été dessinateur de BD pour une dizaine d’albums dont Richard Cœur de Lion, de Talmont à Fontevraud.

Le lieu présenté est une ville littorale de Vendée d’un peu plus de 8 000 habitants connue pour son château agrandi par Richard Cœur de Lion. Le récit démarre avec une rencontre par des jeunes du maire ; ces derniers réclament un skate-park, un parcours nature découverte, des trottinettes et faire une grosse fête pour être bien occupé durant l’été. Le maire propose, aux enfants pour se distraire durant les vacances en cours (on ne sait pas alors lesquelles), des activités. Celles-ci démarrent avec un match de basket mais en fait il s’agissait là d’un hors-d’œuvre pour nettoyer le gymnase et changer une lampe en montant, dans un équilibre bien précaire, sur un escabeau. La deuxième étape le lendemain consiste à découvrir le patrimoine de la cité, à savoir le moulin à eau, le château et l’église. On notera le texte d’une bulle au sujet d’un vitrail : « C’est un travail d’orfèvre qui exige beaucoup de technique ! ». Voilà un bel exemple d’emploi de vocabulaire non adapté. La morale de ces visites est que : « On comprend mieux où l’on va quand on sait d’où l’on vient ».

L’épisode suivant permet aux jeunes de découvrir le traitement des déchets et de passer un après-midi à ramasser tout ce qui n’aurait pas dû être jeté dans les bois et sur les rives d’un cours d’eau. Ils rentrent exténués mais ont quand même l’occasion de faire ramasser les crottes du chien d’un passant. Le jour suivant la destination est la caserne des pompiers avec notamment une démonstration des premiers secours à effectuer. La récompense est de monter dans la camion de pompiers, notons qu’ils sont six dans la cabine du conducteur et parcourent la ville avec la sirène pour peut-être une leçon de code de la route autour de ce qu’il ne faut pas faire en matière de sécurité et de pollution sonore.  

Le jour d’après il s’agit de se rendre à la maison de retraite, mot choisi pour éviter celui d’EHPAD bien mal connoté. Sans avoir préparé quoique ce soit puisqu’il s’agit d’une visite non prévue, deux filles se mettent à interpréter à capella "La vie en rose", chanson justement plus que connue par les résidents. Bravo les artistes ! Vu la malnutrition connue pour l’ensemble des EHPAD, les cookies réalisés par un jeune au pied levé sont bien appréciés.

Sur le chemin du retour, nos héros évitent une agression dont allait être victime un jeune sourd, parce qu’il n’entendait pas ce qu’on lui disait et pas pour le racketter. L’image de Talmont en aurait souffert car dans cette ville, on ne se fait racketter que pour que l’on fasse les devoirs de mathématiques à sa place, raconte un autre enfant. Il y a quand même le jeune Africain de la bande qui se dit avoir été tourmenté, mais quand il était petit, pour la couleur de sa peau. En matière de discriminations, on joue donc plutôt dans le soft.

On passe à la mairie de Talmont, dans ses anciens locaux de la fin du XIXe, où on remarque l’absence de la devise "Liberté, égalité, fraternité" sur le fronton, dans le bureau du maire il y a une Marianne donnée par le texte comme symbole de la liberté, alors que l’on sait qu’elle symbolise la République française. Les jeunes visitent à cette occasion la salle du conseil municipal et se voient évoquées les actions de ce dernier.

Le dimanche suivant c’est le 11 novembre, l’action aurait donc dû se dérouler en automne, et se termine un onze novembre comme aucun calendrier scolaire ne l’a jamais proposé. On est surpris de trouver la présence, à la cérémonie, d’un vétéran de la Seconde Guerre mondiale : il devrait donc avoir environ cent ans et un des jeunes héros conduit  évidemment son fauteuil roulant. Après la commémoration, le maire annonce qu’il parlera, au conseil municipal, des demandes en matière de loisirs des enfants.

La surprise immédiate est la remise d’un passeport du civisme par l’élu, là sont validées les actions passée et sont proposées d’autres occupations. Le maire de cette commune, Maxence de Rugy, se fait le promoteur de la remise de ce document dans l’ensemble des écoles françaises. La première  question à se poser est en quoi le récit a proposé aux héros de concevoir des initiatives citoyennes, en effet tout a été formaté à l’avance. La seconde est de s'interroger sur ce qu'a pu apprendre un jeune, dans cet album, des valeurs de la République. La troisième est de s’interroger si on ne passe pas plus ici les valeurs de la civilité que celles de la citoyenneté, cette dernière étant porteuse d’une dimension politique passant notamment par l’égalité des droits et des devoirs mais aussi par l’idée de communauté nationale unie par le principe de laïcité et de rejet de tout communautarisme.  

Accessible jeunesse Beaucoup d'illustrations

Xirong

Note globale :

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