Avis de Patricia : "La gestion de santé: un problème crucial"
Il s’agit du quatrième numéro de la revue Kraft publiée à Chêne-Bourg dans le canton de Genève en Suisse. L’auteur indique que les maladies chroniques touchent 5% de la population en Suisse mais ont un coût de 50% pour le système de santé. Pour Marc-André Raetzo le mode de vie dans les sociétés occidentales joue un rôle capital dans l’accroissement des porteurs de maladies chroniques. Il ajoute que des personnes âgées dépendantes ou des enfants notamment autistes sont maintenant dans des structures médicalisées alors qu’autrefois ils étaient pris en charge dans un domicile familial. Il s’agit de construire un système centré sur le médecin de premier recours et l'interprofessionnalité.
Prévention et éducation thérapeutique ne sont pas suffisamment développées ; les médecins ne peuvent sans charger faute de temps et pour de nouveaux métiers apparus comme infirmière en pratique avancée il y a interdiction de réaliser ces tâches. Il est avéré que des deux-tiers au neuf-dixième des patients ayant une maladie chronique souffrent aussi d’une polymorbidité. Il est certain que l’addition des médecins spécialistes et de tout le personnel soignant gagnerait à une coordination et un partage des valeurs.
L’auteur expose des exemples originaux d’organisation; c’est le cas de celle de Buurtzorg aux Pays-Bas née en 2006. Les infirmiers « au lieu de suivre les guidelines établies par ces contrôles de qualité, ils se focalisèrent sur une approche pragmatique de soins, négociée directement avec le patient et son entourage » (page 17). Il est exposé également le modèle de la Kaiser Permanente, un organisme où tous les soignants sont salariés, ce qui incite à éviter la multiplication des soins. Ce sont les médecins de premier recours qui ont reçu mission de répondre directement aux besoins chroniques des malades.
Marc-André Raetzo avance des idées sur un emploi plus performant des soins à domicile avec des infirmières dédiées à des médecins précis et un meilleur usage des smartphones, de WhatsApp et de l’informatique en milieu médical. Pour la question des coûts, il évoque la solution de la capitation qui débouche sur un forfait. Il appelle à une révolution culturelle centralisant les équipes de soin autour du patient et veillant à la continuité des soins. Les propositions avancées ici tiennent compte du contexte helvétique mais peuvent servir de point d’appui à une réflexion visant à la modernisation du système de santé.
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