Avis de Patricia : "Réhumaniser l’hôpital"
Il s’agit du sixième numéro de la revue Kraft publiée à Chêne-Bourg dans le canton de Genève en Suisse. L’auteure est professeure titulaire en charge de l’enseignement et de la recherche sur les relations entre patients, proches et professionnels au Centre hospitalier universitaire vaudois. Ses travaux et ses cours portent sur le conflit à l’hôpital, l’influence de l’intelligence artificielle sur la relation soignants-soignés, la dépersonnalisation des soins et l’inhospitalité de l’hôpital. Béatrice Schaad avait déjà proposé chez un autre éditeur le titre (In)hospitalités hospitalières - Conflit, médiation, réconciliation. Elle a fondé Hospita-liens avec les professeurs Friedrich Stiefel et Céline Bourquin Sachse, à ceux-ci ont été associés Valérie Clerc et Amaelle Gavin. Le but est de contribuer à l’étude et à la compréhension des interactions des usagers et des professionnels de la santé dans et avec l’hôpital. Les deux axes de recherche sont la gratitude à l’hôpital et les médecins malades.
Des premières pages, on retiendra : « À défaut d’être au centre, le patient a glissé, au fil de ces dernières années, en périphérie des soins » (page 8). Le temps passé dans le relationnel n'est pas un objectif considéré comme un point qualitatif actuellement. Béatrice Schaad pense que biomédical et bio-informatique ont pesé dans ces orientations. Le traitement des données par l’informatique pèse sur le regard porté sur le malade.
Une chose est de poser un diagnostic, une autre est de répondre aux véritables besoins du patient. Familles et patients remettent de plus en plus souvent en cause les divers choix des soignants. Des espaces de médiation sont créés pour aider à restaurer la confiance entre soignants et patients.
L’auteure réfléchit autour des situations où on se plaint d’un professionnel et tente d’avancer des idées pour un nouveau contrat social de soins. Il est tenu compte dans certains milieux du savoir propre d’un patient sur sa maladie, on parle aussi parfois de recherche participative. « (Une) forme de collaboration entre patients, proches et professionnels, entre les lignes interprofessionnelles, entre l’hôpital et les entités qui l’entourent et qui appellent qu’il se décentre, marque les prémices d’un nouveau pacte dans les soins dont le système de santé a besoin » (page 32).
Les dernières pages donnent des pistes pour s’inspirer du vécu des acteurs afin de poser les bases d’un nouveau pacte sanitaire. Il s’agit de collecter l’expérience, restituer les sujets de doléances, transformer la doléance en projets d’amélioration. Pour cela il faudra compter sur une bonne compréhension de l’ensemble des autorités hospitalières et des chefs de service, collecter et classer les témoignages des patients et des soignants, créer un espace où les professionnels puissent exprimer leurs difficultés et insuffler à ces derniers l’idée qu’un patient exprimant une insatisfaction n’est pas pour autant un patient à cataloguer comme "difficile", développer des projets d’amélioration et échanger autour de la méthode de collecte ainsi que sur les projets d’amélioration avec d’autres hôpitaux.
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