La cyber-guerre qui vient

Voilà un essai ayant pour sous-titre Internet et le droit du chaos. Dans son introduction, Alexis Deprau rappelle notamment quelques cyberattaques spectaculaires de 2020 produites dans divers pays. Il appelle à une régulation du cyberespace et  souhaitant une coopération internationale (déjà au niveau européen pour commencer), il en pointe le peu de progrès à nos jours. Il donne le ton général de cet ouvrage : « il a surtout pour ambition de donner au lecteur une vision globale des menaces actuelles, de ce que la régulation permet, ou devrait permettre pour imaginer un cybermonde moins chaotique, tout au moins régulé, si tant est que l’application des mesures de régulation soit effective » (page 20).

Dès la première page de son développement, dans le chapitre "Qu’est-ce-que la cybermenace ?", il cite une phrase du directeur du FBI déclarant en 2014 : « le péril cybersécurité est si grave [qu’il] surpasse à la fois le terrorisme, l’espionnage et, même, celui présenté par les armes de destruction massive » (page 21). Cybercriminalité et cyberdéfense sont les deux aspects de la question de la cybersécurité ; ils sont largement illustrés par l’auteur.

Dans les chapitres suivants, Alexis Deprau pose les questions suivantes : Quelles sont les cibles ?, Qui sont les agresseurs ?, L’attente d’une coordination internationale, Nécessaire souveraineté, L’architecture juridique française, Cybercriminalité et droit de la ruse, Les chefs d’orchestre de la cyberdéfense, Cyberguerriers, Les cyberespions,  nos éminences grises. Un épilogue s’intitule "Les défis de demain". On apprécie les trois pages du glossaire et les annexes au contenu varié (des exemples et des volumes d’attaques dans une vingtaine de pays, des modes de défense en France contre les cyberattaques,La gouvernance de la cyberdéfense du C4).        

Tiré de l’épilogue, on sélectionne ceci : « Trois éléments majeurs doivent guider l’action des décideurs publics pour que le cyberespace soit demain moins chaotique, plus régulé, plus maîtrisé. Tout d’abord, innover. La France peut être fière de disposer d’un vivier de chercheurs brillants et dévoués, conscients des risques cyber. Deuxièmement : anticiper, encore et toujours. Anticiper pour prévenir, se protéger, rendre la tâche plus difficile aux attaquants. Enfin : décider. (…) Nous avons les outils nécessaires, seules sont attendues les décisions » (page 156). Le Sommet de l'IA à Paris, organisé en février 2025 par Emmanuel Macron, devrait aborder nombre de sujets exposés dans cet ouvrage.