Trous de mémoire

Le scénario est basé sur les difficultés qu’il y a eu de créer un musée retraçant la présence de la France en Algérie ; l'idée en vint à  Georges Frêche pour la ville de Montpellier qu’il administra de 1977 à 2010 (la ville ou l’agglomération confondue). La décision du conseil municipal fut prise en février 2003. Du fait de la pression des associations de rapatriés, le projet s’embourba et après le décès de G. Frêche, la nouvelle maire le maintient avant que  Philippe Saurel (futur macroniste) lui succédant ne transforme cette idée en musée d’art contemporain. En 2022 le projet rebondit pour un temps, avant de se perdre de nouveau dans les sables. En fin d’ouvrage l’historien Tramor Quemeneur se charge de présenter les faits successifs et donne le nom de Marc Granger comme modèle, en matière de mémoire photographique de la Guerre d’Algérie, du personnage fictionnel de Gérard Poaillat.  

Dans ce récit de fiction, le projet est transposé dans un village provençal. Un photographe de presse, ayant très largement couvert la Guerre d’Algérie, décède en 2022. Sa veuve, en accord avec le maire de la commune et le ministre de la Culture, décide de la création d’un Mémorial de la Guerre d’Algérie dans la demeure du décédé. La conservatrice entend permettre de juxtaposer toutes les mémoires de cette longue page tragique de l’histoire.

On suit toutes sortes de difficultés rencontrées, dont celle d’une volonté de confiscation du discours à tenir par les partisans de l’Algérie française ou le peu de résultats dans la collecte de la mémoire iconique des Algériens musulmans. La mémoire orale est bien valorisée, en mettant en exergue les nombreuses incompréhensions sur l’objectif du message devant être passé. La dimension de l'immigration algérienne France n'est pas négligée.